Le modèle SAMR : une référence pour l’intégration pédagogique des TIC en classe

Accompagnés par leur professeur, les élèves réalisent leurs exercices depuis un ordinateur portable.

Published: mai 13th, 2022

Dans un contexte où toutes les industries tendent à digitaliser leurs infrastructures et ressources, le secteur éducatif participe lui aussi à cette transformation en adaptant et en développant ses outils et ses méthodes pédagogiques au numérique. Mais quelle forme prend cette numérisation des outils et méthodes ? Quelle définition donner à la numérisation de la pédagogie ? C’est en partie ce que Ruben R. Puentedura a tenté d’éclaircir en développant le modèle SAMR. Cette théorie décrit les différents paliers d’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans une séance de classe, en fonction de plusieurs niveaux d’efficacité pédagogique. Ce chercheur américain de l’université de Harvard, expert des questions relatives à l’éducation et aux transformations induites par les technologies de l’information, a élaboré le modèle SAMR en 2006. L’acronyme SAMR signifie Substitution, Augmentation, Modification, Redéfinition. Cela représente les quatre phases successives d’intégration du numérique dans l’éducation.

À quoi correspond le modèle SAMR ?

Le modèle SAMR est utilisé pour « encourager les enseignants à passer d’un niveau moindre à un niveau plus élevé d’utilisation des technologies, ce qui, selon Puentedura, conduit à des niveaux d’enseignement et d’apprentissage supérieurs (c’est-à-dire améliorés) » (source Hamilton et al., 2006). De par ses différentes étapes, SAMR amène les professeurs à comprendre qu’intégrer les TIC dans leurs cours n’implique pas forcément d’utiliser la technologie à tout prix, mais permet de disposer de nouveaux supports numériques pour engager les élèves dans leur apprentissage. Cette approche favorise une pédagogie plus ludique, mais aussi plus efficace. Pour le modèle SAMR, le numérique constitue donc un panel d’outils supplémentaires pour accompagner les enseignants dans leur quotidien. Mais comment fonctionne exactement SAMR au sein d’une école numérique ?

Une jeune élève réalise un exercice devant un écran numérique interactif.

S pour Substitution

Dans cette première phase, les TIC sont employées pour remplacer la technologie analogique, mais cela n’entraîne aucun changement fonctionnel. 

Exemples : 

  • les élèves utilisent un logiciel de traitement de texte pour leurs prises de notes, à la place d’un cahier et d’un crayon. 
  • l’enseignant utilise un écran numérique interactif (ENI) pour réaliser une recherche en classe. Avec l’ActivPanel de Promethean, il accède directement à un moteur de recherche Internet ou une encyclopédie en ligne, et n’a pas besoin de rechercher un terme sur un dictionnaire ou une encyclopédie papier.

Il n’y a aucun changement fonctionnel dans l’enseignement ou l’apprentissage. Cette étape est centrée sur l’enseignant, qui guide les aspects de la leçon. C’est aussi à ce dernier de s’interroger sur les bénéfices attendus par la substitution et la digitalisation de la formation.

A pour Augmentation

Dans cette seconde phase, les TIC sont employées de façon fonctionnelle pour augmenter la tâche d’apprentissage.

Exemples : 

  • les élèves utilisent les fonctionnalités de vérification orthographique et d’insertion de lien hypertexte du logiciel de traitement de texte.
  • après avoir fait sa recherche sur l’ENI, l’enseignant approfondit une définition ou un concept grâce aux liens hypertextes d’un article web. Il accède aussi plus facilement à des images et vidéos pour illustrer le sujet abordé.

À ce stade, selon Ruben R. Puentedura qui se réfère à la taxonomie révisée de Bloom comme moyen d’accéder à un niveau supérieur de SAMR, l’augmentation et la substitution favorisent la mémorisation, la compréhension et l’application de l’élève. On perçoit donc déjà les premiers bénéfices apportés par l’intégration d’outils numériques dans l’enseignement.

M pour Modification

Dans cette troisième phase, les TIC sont employées afin d’effectuer une tâche différemment et d’enrichir celle-ci grâce au potentiel du numérique.

Exemples : 

  • les élèves mettent en ligne le texte qu’ils ont rédigé, ce dernier peut être annoté, corrigé et modifié par d’autres camarades ou par le professeur. Le travail collaboratif est alors au centre de l’exercice.
  • le professeur, ou ses élèves, repère une erreur sur un article en ligne à partir de l’ENI, et peut le modifier ou le compléter directement, voire contacter l’auteur pour une modification. Tout le monde peut apporter sa contribution.

Ce travail collaboratif facilite la correction et encourage les élèves à repenser leur processus d’écriture pour prendre en compte cette étape en groupe.

Avec un écran numérique interactif comme l’ActivPanel de Promethean, le travail collaboratif est encouragé pour toute la classe.

R pour Redéfinition

Dans cette quatrième phase, les TIC sont employées pour la création de tâches entièrement nouvelles, qui auraient été irréalisables sans le numérique.

Exemples : 

  • les élèves transforment en production multimédia le texte qu’ils ont rédigé en ligne de façon collaborative. Ce nouveau contenu peut être une vidéo réalisée depuis un logiciel de montage, avec une piste sonore, des images et du texte.
  • à partir de son ENI ActivPanel, le professeur utilise un logiciel de communication instantanée comme Google Meet, Microsoft Teams ou Zoom, pour réaliser un cours en distanciel avec ses élèves.

À ce stade, plusieurs ressorts pédagogiques sont activés à l’aide du numérique : la créativité, la communication et la collaboration, ainsi que l’esprit critique. C’est aussi le moment pour l’enseignant d’analyser et d’évaluer tous les bénéfices apportés par le numérique dans sa méthode d’enseignement. 

Des professeurs partagent leurs retours d’expérience avec le modèle SAMR.
 «En 2015-2016, j’ai accompagné le projet classe tablettes au sein de mon lycée, où chaque élève et enseignant était équipé d’une tablette qu’il gardait avec lui toute l’année. Mon rôle était d’observer les pratiques et de former les enseignants de la classe aux usages possibles et à leurs implications pédagogiques. J’ai donc appliqué le modèle SAMR. La première étape a été de montrer aux enseignants que l’on pouvait utiliser les tablettes “presque” comme un ordinateur. C’est la substitution. […] La deuxième étape, dite d’amélioration, a été simple à franchir. L’élève a sa tablette dans son cartable et il peut la sortir à tout moment pour une prise de note. […] Au bout d’environ un mois de pratique, j’ai réuni les collègues pour leur montrer qu’il était possible de prendre en photo un travail manuscrit d’un élève et de le projeter au tableau via le vidéoprojecteur ou le tableau blanc interactif (TBI et ENI) connecté au poste de l’enseignant présent dans la salle. Cette petite impulsion a permis de modifier efficacement la manière de travailler. L’élève ne va plus recopier son travail au tableau, il le projette directement. L’enseignant peut projeter simultanément deux productions d’élèves pour les comparer. Il gagne du temps, l’attention des élèves et l’efficacité de la correction en sont améliorées. » C’est le temps de la modification et de la redéfinition.
Témoignage d’Alain Levy, professeur de mathématiques au lycée Arago (75).
Source: https://www.ac-paris.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2017-02/articletechnologie206_alainlevy_bd.pdf

Comment aborder le modèle SAMR ?

S’il a été éprouvé et validé par de nombreux enseignants, le modèle SAMR est encore un concept récent, qui repose sur des technologies qui évoluent constamment. Par conséquent, il est nécessaire pour l’enseignant qui décide d’utiliser SAMR dans sa pédagogie, de garder un esprit d’ouverture et d’expérimentation. Chaque mise en pratique doit être évaluée après coup. Grâce aux espaces numériques de travail (ENT), les professeurs peuvent également partager entre eux les bonnes pratiques, et concevoir ensemble des cours en présentiel ou en distanciel, adaptés en fonction de la classe et de la matière. 

Avant d’utiliser le modèle SAMR dans son cours, l’enseignant doit donc se poser les bonnes questions pour en évaluer la pertinence :

  • Comment utiliser des supports numériques tout en préservant la qualité d’enseignement ?
  • Comment utiliser le numérique dans une optique de formation continue et inclusive ?
  • Comment mesurer les impacts du numérique dans l’enseignement ? Quels indicateurs et KPI retenir ?

Par ailleurs, d’autres réflexions viennent s’ajouter dans le cadre où une école numérique adopte le modèle SAMR : comment s’équiper d’ENI qui répondent aux besoins des professeurs et des élèves ? Comment le BYOD contribue à la digitalisation de la formation ? Comment réduire la fracture numérique dans l’enseignement ? Quelles ressources numériques utiliser ? etc. 

La pertinence du modèle SAMR fait de ce dernier une référence en matière d’intégration du numérique dans l’éducation. Grâce à une approche en plusieurs étapes, il est facile pour une école, numérique ou non, de concevoir un enseignement qui tire le meilleur profit des technologies de l’information et de la communication. Que ce soit avec des tablettes tactiles individuelles, des classes mobiles ou/et des ENI, le modèle SAMR s’adapte à toutes les configurations.

Pour en savoir plus sur le modèle SAMR, ses possibilités lors d’une intégration avec un ENI, et ses interactions avec les produits Promethean, n’hésitez pas à nous demander une démonstration dès aujourd’hui.

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