Myriam de Dreuille, coordinatrice du dispositif ULIS au collège Saint-François de Sales à Dijon en est persuadée : le numérique et notamment l’ENI ActivPanel qu’elle a dans sa classe, reste un outil indispensable pour mener à bien ses cours et gérer l’hétérogénéité des élèves qui participent au dispositif ULIS.
Dans ce reportage, elle témoigne des nombreux usages qu’elle met en place dans le dispositif ULIS avec l’ENI mais aussi avec les tablettes qu’elle peut très facilement associées à l’écran numérique.
« Le dispositif ULIS est un dispositif qui permet d’accueillir des jeunes porteurs de handicap et de poursuivre leur scolarité au collège, tout en étant inclus au maximum dans leur classe d’âge et en prenant en compte leurs besoins particuliers ».
Myriam est confrontée à différents niveaux de handicaps (spectre autistique, troubles DYS, troubles des fonctions motrices ou cognitives, etc), qu’elle doit gérer en même temps.
Gérer les disparités de niveau, faciliter la différenciation.
Myriam est tombée dans la marmite du numérique quand elle était petite ! En effet, dès son plus jeune âge, elle a pu pianoter sur l’ordinateur fixe de la maison.
Il y a plus de 20 ans, lorsqu’elle démarre sa carrière d’enseignante, elle prépare déjà ses cours sur ordinateur.
« A ce moment-là, je n’avais que l’ordinateur pour préparer mes cours et j’anticipais déjà de pouvoir présenter aux élèves, avec un écran, ce que j’avais fait et ainsi faciliter à la fois la préparation du cours mais aussi mener la séance au mieux, surtout lorsque j’enseignais en classe double niveau ».
Au fil du temps, les outils se sont développés et lorsque Myriam est arrivée en enseignement spécialisé, elle a eu accès à un tableau blanc numérique, l’ActivBoard, avec lequel elle a pu prendre ses marques.
A son arrivée au collège, convaincue par les usages qu’elle avait déjà expérimentés, elle a réussi à concrétiser un projet de financement pour pouvoir équiper le dispositif ULIS d’un ActivPanel, l’Écran Numérique Interactif de la marque Promethean, et de tablettes.
Avec l’ENI, les blocages s’estompent et les apprentissages en sont facilités.
« Les élèves vont très facilement vers l’écran numérique et c’est un des éléments qui m’a engagé à poursuivre sur la voie des usages numériques en classe, il y a déjà plusieurs années », explique-t-elle.
Elle donne l’exemple d’un élève qu’elle devait évaluer avec les outils classiques, crayon et papier : « je sentais que c’était impossible d’évaluer ses compétences par ce biais-là », décrit-elle.
Elle décide alors de lui faire utiliser l’écran numérique et là, elle découvre un certain nombre de compétences que l’élève a pu lui montrer en utilisant l’ENI, parce qu’il était intéressé par l’outil.
« Le numérique permet de dépasser certains blocages ».
Myriam ne regrette pas son choix du numérique pour exercer son métier d’enseignante, d’autant plus depuis qu’elle est coordinatrice ULIS.
« Le numérique, quand on enseigne à des enfants à besoins particuliers, que ce soit en classe ordinaire ou en dispositif ULIS, a beaucoup d’avantages ».
« Le numérique permet d’amener des compensations par rapport aux troubles et aux handicaps des élèves ».
Elle donne plusieurs exemples.
Le matin, Myriam affiche le programme en numérique en détaillant ce qu’il va se passer dans la classe sur chaque heure de la journée. Ce rituel permet aux élèves de se poser et de voir ce qu’il va se passer et surtout de se rassurer, « car pour certains élèves, l’auditif ne suffit pas : ils ont besoin du visuel ; d’autant qu’au collège, les emplois du temps bougent souvent du fait d’une absence de professeur ou d’une activité qui se rajoute », souligne-t-elle.
L’écriture peut notamment être facilitée.
« Pour un certain nombre d’élèves le graphisme est coûteux et avec le numérique, on leur permet d’accéder plus facilement au contenu des apprentissages ».
Pour la lecture, le fait de pouvoir agrandir les caractères peut s’avérer très utile.
Enfin, parmi les exemples que vous pouvez voir dans la vidéo : le classement à réaliser dans un tableau, par exemple, est une tâche bien plus facile à accomplir à l’ENI pour ces élèves ; notamment pour ceux atteints de dyspraxie, auraient des difficultés pour fabriquer des étiquettes papier et pourraient se sentir en situation d’échec.
Globalement, l’utilisation du numérique efface le sentiment d’échec, souvent ressenti par ces élèves au cours de leur scolarité.
Moins de sentiment d’échec. Plus de réussite avec le numérique !
« Je suis face à des élèves qui se retrouvent en difficultés face la situation d’échec et ils ont souvent peur de se tromper. Le fait d’être sur le tableau numérique ou sur la tablette permet d’effacer très facilement, de revenir en arrière ».
Avec les outils numériques, mes élèves reprennent le goût d’essayer et d’oser faire.
Myriam n’esquive pas l’erreur car elle souligne que l’erreur est aussi un facteur d’apprentissage. Les élèves ont toujours leurs cahiers avec les fautes et les corrections qu’ils peuvent faire, mais l’ENI, par exemple, est un outil pour expérimenter, pour essayer et, de surcroît, devant les autres élèves.
Les bénéfices d’utiliser les outils numériques en classe, notamment en dispositif ULIS comme le démontre Myriam, sont nombreux.
Que de bénéfices à l’usage du numérique au quotidien pour ces élèves !
Et pour tous les élèves, c’est aussi une éducation au numérique à laquelle il faut les sensibiliser au quotidien ; en manipulant les outils, « se connecter à un compte sont des compétences qu’ils doivent acquérir », ajoute-t-elle.
Toujours prête à poursuivre dans cette dynamique, Myriam se plaît à former ses collègues à l’utilisation des outils numériques. Pour preuve ce jour-là, nous assistons à un cours de mathématiques en co-enseignement dans lequel la professeure de maths prend quelques repères. « C’est l’occasion pour les collègues de voir comment on utilise l’écran numérique en classe ».
Il reste encore plusieurs pistes à explorer pour Myriam. Pour elle, « nous ne sommes qu’au tout début de l’introduction des outils numériques dans la classe et il y a encore de nombreuses opportunités qui s’offrent à nous, comme l’utilisation des applications Android sur l’écran ou encore le lien entre les tablettes et l’écran,… ».
Nous ne sommes qu’au tout début du parcours du numérique en dispositif ULIS.