Fin 2022, une femme robot pilotée par l’IA est nommée PDG de la société NetDragon.
En janvier 2023, l’intelligence artificielle obtient un diplôme MBA (Maîtrise de Gestion des Entreprises).
En mars, elle réussit l’examen du barreau.
Pas de doute : l’intelligence artificielle est là ! Et elle sait faire les gros titres.
Si l’intelligence artificielle n’est pas une véritable nouveauté, elle a connu une croissance fulgurante à la fin de l’année 2022, quand la société OpenAI a mis en ligne son chatbot : ChatGPT. Cet outil conversationnel utilise l’intelligence artificielle (IA) pour suivre une discussion écrite avec son interlocuteur. Comme nous l’avons vu plus haut, il n’aura pas fallu longtemps avant de constater les premières applications de l’intelligence artificielle dans l’éducation.
Alors, si en trois mois une intelligence artificielle est déjà capable de valider des diplômes, comment les professeurs et les élèves vont-ils apprendre à cohabiter avec elle dans les mois et les années à venir ? Peut-on évaluer l’impact qu’elle aura sur l’éducation ? Peut-on lui faire véritablement confiance ?
Définition de l’intelligence artificielle
Nous avions songé à ouvrir notre dictionnaire pour définir ce terme, mais une meilleure idée s’est présentée à nous : pourquoi ne pas demander à la principale intéressée ?
L’intelligence artificielle GPT
Alors ChatGPT, comment te définirais-tu ?
Dans le cas de ChatGPT, si le bot est capable de converser de manière naturelle avec nous, c’est grâce à un entraînement préalablement réalisé par OpenIA. Cela implique que l’IA a déjà été confrontée à des millions de questions et en connaît les réponses. Sa particularité, ce qui la distingue comme une IA, c’est qu’elle ne donne pas toujours une réponse identique et l’adapte légèrement selon la question. Par exemple, si nous lui reposons la même question en changeant les termes et même en y intégrant une faute, l’outil réanalysera le sens et fournira une nouvelle réponse :
L’intelligence artificielle graphique
L’IA ne traite pas que le texte, elle traite aussi les images. À la même période que ChatGPT, plusieurs entreprises ont rendu accessibles des IA capables de « dessiner ». Parmi les plus connues et performantes, nous pouvons citer Dall-E, MidJourney ou encore NightCafé.
À partir d’un bref texte descriptif, appelé prompt, ces intelligences artificielles de dessin peuvent créer une image dans le style graphique de votre choix, qui illustrera votre description. Évidemment, le résultat n’est pas toujours à la hauteur de nos attentes, mais c’est toujours impressionnant de voir une IA donner forme à nos mots en quelques secondes.
Les objets connectés qui exploitent l’intelligence artificielle
Actuellement, seuls les objets connectés qui répondent aux commandes vocales peuvent être considérés comme des IA. Il s’agit principalement d’Alexa (Amazon), OK Google (Google), Siri (Apple) et DuerOS (Baidu).
Les produits EdTech incluant l’IA sont plus rares en raison des investissements nécessaires, mais voient petit à petit le jour. Nous pouvons notamment citer Merlyn, un assistant numérique (anglais) intégré à l’ActivPanel de Promethean depuis l’été 2022.
Intelligence artificielle et éducation
Intéressons-nous maintenant au potentiel de l’IA au sein des cursus scolaires.
Tout d’abord, que le personnel enseignant ne se voile pas la face : tous les élèves sont, ou seront très vite, au courant de ce qu’est l’IA, et ils sauront où en trouver des exemples sur Internet. Il ne fait aucun doute que des étudiants l’utiliseront pour faire leurs devoirs, et puisque l’IA ne donne pas une seule et unique réponse, il sera compliqué pour les professeurs de savoir exactement si une IA a été mise à contribution.
Finie l’époque du copier/coller depuis Wikipédia, maintenant la triche numérique est passée au niveau supérieur. Mais est-ce véritablement un danger pour l’éducation ?
Tous les élèves sont, ou seront très vite, au courant de ce qu’est l’IA, et ils sauront où en trouver des exemples sur Internet. |
Les opportunités pour les professeurs
L’IA est au service de celles et ceux qui l’utilisent. Nous encourageons donc fortement les professeurs à en profiter dès aujourd’hui afin de mieux comprendre son potentiel et ses limites. Pour mieux appréhender ce nouvel outil, nous vous proposons une compilation de certaines tâches que l’IA peut accomplir pour vous, avec des exemples de prompts à lui soumettre.
- Élaborer des scénarios pour enseigner des concepts : « prépare un dialogue entre un oiseau et un chat pour aborder le sujet de la biodiversité à la campagne».
- Préparer rapidement des exercices : « crée 4 images de déchets alimentaires, chacune avec des déchets recyclables, compostables ou toxiques, pour identifier les différences » ou « prépare un exercice de géographie avec 10 questions au sujet de l’Europe ».
- Faire vérifier vos questions d’examens : nul n’est à l’abri de commettre une erreur, et l’IA peut être utile pour confirmer que vos questions sont correctes.
- Utiliser l’IA comme assistant en classe : il s’agit là d’une supposition sur l’avenir de l’IA en classe. Dans la mesure où de nombreux étudiants sont déjà équipés d’un appareil électronique, il est normal d’imaginer qu’ils l’emploieront pour converser avec une IA pendant les cours. Dès lors, pourquoi ne pas imaginer une IA dédiée à une classe, qui en connaîtrait les élèves, les aiderait, et assisterait le professeur. Un tel exemple d’intelligence artificielle serait particulièrement bénéfique dans les classes multiniveaux et pour l’accompagnement des élèves en situation de handicap.
L’IA doit être perçue comme un outil supplémentaire pour faciliter la mission des professeurs. Il ne s’agit en aucun cas d’une quelconque remplaçante, comme nous l’expliquerons ensuite, car elle n’est pas infaillible. Il convient davantage de l’utiliser pour alléger les tâches récurrentes.
Les opportunités pour les élèves
Entraînée, disposant des connaissances immenses de l’Internet, et capable d’adapter sa réponse à son interlocuteur, l’IA peut ainsi prendre le rôle de professeur particulier. Pour un enfant de six ans, ou un lycéen de dix-sept, questionner une IA revient à interroger un enseignant, une encyclopédie ou un moteur de recherche. Voici quelques pistes où l’IA peut accompagner les élèves.
- Poser une question et obtenir une réponse construite : l’IA rend les moteurs de recherche obsolètes car elle fournit une réponse grammaticalement construite et correcte.
- Aller plus loin dans la compréhension d’un concept : en raison du temps de classe limité, les professeurs ne peuvent pas développer toutes les notions d’un cours. En revanche, chez eux, les élèves sont libres de faire appel à l’IA pour reformuler les notions abordées en classe afin de mieux les intégrer. Ils pourront même demander quelques exercices d’application.
- Un assistant toujours présent : les professeurs ne sont pas les seuls à pouvoir utiliser l’IA comme soutien. Auparavant, les groupes de travail réunissaient les élèves pour discuter de certains sujets ou préparer des exposés. Désormais, les élèves pourront également intégrer l’IA à leur groupe. Ils seront ainsi capables de dialoguer, trouver des idées, et éveiller progressivement leurs consciences en tirant parti des réponses fournies par cet outil.
Quels dangers reste-t-il ?
Malgré les nombreuses opportunités, il ne faut pas non plus négliger les risques qui peuvent découler de cette technologie. Le plus évident bien entendu, c’est la triche. Si elle semble difficile à détecter au premier abord, les professeurs ont déjà identifié certains « automatismes » de l’IA. Dans le cas spécifique de ChatGPT, l’IA a tendance à fournir des phrases creuses ou à répéter les mêmes choses avec des synonymes. Et surtout : elle ne se mouille jamais à fournir un avis subjectif.
Mais il y a pire : l’intelligence artificielle peut avoir faux. Souvent même. Des professeurs et chercheurs ont remarqué que l’IA se trompe parfois dans les sources qu’elle utilise, ou les résultats qu’elle donne. Et à partir du moment où elle s’est trompée une fois au cours d’une même discussion, une cascade d’erreurs peut s’enchaîner. Parfois, l’IA va créer de toutes pièces des sources ou données scientifiques pour étayer ses arguments.
Plus globalement, parce que l’intelligence artificielle actuelle n’est pas encore consciente (elle ne passe pas le test de Turing), elle n’est pas capable d’aider l’étudiant à se construire un mode de réflexion critique. Elle se contente de lui apporter des réponses neutres, sur un plateau.
Un cas de triche déjà détecté en France : en février 2023, des étudiants de l’université de Strasbourg sont convoqués pour repasser un examen après avoir triché en utilisant l’intelligence artificielle. |
Le débat autour de l’intelligence artificielle dans l’éducation s’apparente à celui qu’il y a eu avec Internet. Il semble déjà trop tard pour déterminer s’il faut oui ou non interdire l’IA à l’école. La technologie a déjà commencé à bouleverser les méthodes de travail et de correction des enseignants, et à être appropriée par les étudiants. L’objectif actuel, c’est de trouver comment l’exploiter pour renforcer positivement l’enseignement et l’engagement des élèves. L’IA est un outil puissant et polyvalent, à nous d’en définir les usages (et les limites).
Pour en savoir plus sur les équipements et les solutions numériques Promethean qui peuvent se rendre compatibles avec les capacités de réflexion et de calcul des intelligences artificielles, n’hésitez pas à prendre contact avec nos équipes dès aujourd’hui.
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